EVENT : La fête de la rose

Changement de décor au sein de Magix, la neige a pris place en cette journée si spéciale : la journée de la fête de la rose. Journée de paix interdimensionnelle, aucune querelle ou guerre n'est admise selon un traité signé par tous les royaumes.

La journée a tout juste commencé, organisée par tous les dirigeants de Magix, les maires, députés et la Loge, profitant de cette fête pour détendre les esprits échauffés suite aux évènements du bal. Venez vous détendre au sein de cette merveilleuse fête célébrant tous les amours existant.


Winx Power est désormais fermé, merci à toutes et à tous pour ces merveilleux moments !
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 in the bad times i fear myself ☾ CHIMERIS

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Troisième année
Chimera Alfheim

Chimera Alfheim

Ϟ Arrivée à Magix : 25/04/2020
Ϟ sortilèges vaincus : 99


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MessageSujet: in the bad times i fear myself ☾ CHIMERIS    in the bad times i fear myself ☾ CHIMERIS  EmptyJeu 16 Juil - 15:06

in the bad times i fear myself

Tell me something, boy
Aren't you tired trying to fill that void
Or do you need more; ain't it hard keeping it so hardcore
I'm falling, in all the good times I find myself longing for a change

   

   
C’était une superbe soirée de printemps. Un cadeau rare de tranquillité et de quiétude – tout autour de Chimera, le bruissement du vent léger dans les branches, l’arôme distinctif et entêtant du chèvrefeuille, et les brins d’herbe moelleux sous ses doigts. Combien de temps avait passé depuis la dernière fois qu’elle s’était sentie aussi détendue et calme ? C’était presque inhabituel, surtout à l’approche des examens – mais ce soir-là, la fée avait décidé de ne pas s’en préoccuper. Eris était allongée près d’elle, et elles profitaient de ce moment salvateur, de profonde compréhension et de silence parfois entrecoupé par quelques rires ou souvenirs murmurés à voix basse. Elles avaient décidé de quitter la clameur de leur dortoir ce soir-là, histoire d’être tranquilles et de regarder le soleil se coucher. Le couvre-feu arriverait bientôt et chaque minute était précieuse.

L’année avait été compliquée. Elle avait marqué le début de temps très solitaires pour Chimera qui avait vu sa demi-sœur Stella débarquer à Alféa – et tout avait changé. Sa première année avait eu quelque chose de très décisif, pour la première fois elle avait dû déterminer qui elle était sans les directives de la cour de Solaria, de Cassandra, sans les ambitions, les projets, les plans à long terme. Elle avait dû se construire en tant que fée mais aussi que jeune femme. Eos l’avait aidé dans cette grande entreprise qu’elle n’avait pas encore tout à fait terminé. Trop heureuse de se contenter d’être celle que les autres avaient besoin qu’elle soit, elle n’avait jamais remis en question ce qu’elle voulait, ce qu’elle aimait, ce qu’elle détestait. Elle s’était fait des amis, elle avait appris l’insouciance de nouveau, appris à plaisanter, à mettre son nez dans ce qui ne la regardait pas et à s’en amuser, appris à travailler dur pour ses études – mais pour elle, pas pour obtenir le pouvoir dont elle avait besoin pour régner sur Solaria un jour. Elle n’avait pas perdu de vue ses objectifs, mais elle avait savamment développé un réseau tout autour, des petits points tracés avec amour qui n’appartenaient qu’à elle. Pendant cette année, cette unique année, elle avait mis de côté les parts les plus sombres d’elle. Avec l’arrivée de Stella dans ce monde durement construit, ils revenaient la hanter avec la force persistante des sables mouvants, et chaque jour était une épreuve de plus.

La fée du soleil obscur s’était assombrie. Elle était devenue plus froide, plus distante – emprisonnée dans la prison de jalousie dans laquelle elle se murait jour après jour. Elle crevait de peur, et elle n’avait réussi à l’admettre que récemment. Elle était tout simplement terrifiée que ses amies soient attirées par la lumière et la chaleur de Stella, qu’elles finissent par la préférer à elle, qu’elles se rendent compte de cette fraude et de cette façade qu’elle affichait. Sa demi-sœur était naturellement populaire, solaire, elle ne s’en rendait même pas compte, elle n’avait pas à faire le moindre effort, tout lui venait sans qu’elle ait à lever le petit doigt. Chimera donnait tout, pour se faire apprécier. Elle travaillait dur pour apprendre à connaître les gens, pour acquérir ces compétences sociales dont elle manquait cruellement. Et quoi qu’elle fasse, ce n’était jamais suffisant. La jeune fée avait perdu des amies ainsi – elle blâmait Stella, responsable de tous ses maux, responsable de sa solitude désormais. Responsable du carnage organisé qu’avait été sa vie jusqu’à maintenant. Elle était incapable de voir sa propre part de responsabilité dans son attitude – c’était plus fort qu’elle.

Eris était encore là. Les deux jeunes fées n’avaient que peu parlé de ce changement, peut-être qu’Eris était trop délicate pour aborder le sujet, peut-être qu’elle avait eu aussi ses propres blessures à panser. Peut-être qu’elle s’en accommodait, tout simplement. Quoi qu’il en soit, Chimera lui en était profondément reconnaissante – Eris était restée là où Kala était partie. Elle refusait de penser à Kala désormais, dont les mots l’avaient blessée plus que de raison. Parce qu’ils étaient injustes, oui, mais aussi parce que le fond de vérité qu’ils contenaient étaient insupportables et que la jeune fée n’était tout simplement pas prête à le voir. Elle refusait de penser à qui que ce soit que cette paisible quiétude qu’elle partageait à cet instant avec son ancienne marraine au sein de cette bulle précieuse qu’elle ne voulait pas quitter.

Mais une silhouette chaloupée se forma sous ses yeux, et la bulle éclata.

Chimera fronça les sourcils et ses traits se tordirent pour former l’expression caractéristique qui apparaissait sur son visage dès que sa demi sœur entrait dans son champ de vision. Stella était seule, et marchait à pas rapides vers l’entrée du château. Ses longs cheveux tombaient sur son visage – vraisemblablement elle ne les avait pas vues. Les yeux de l’aînée des Alfheim roulèrent si fort dans leurs orbites qu’ils auraient pu monter jusqu’au ciel. « Princesse Pourrie Gâtée n’est pas avec sa cour d'adorateurs aujourd’hui ? Incroyable. Alertez les médias. » Le venin coula de sa bouche sans qu’elle ne puisse rien y faire. Tout son corps s’était tendu, rigide, et ses yeux n’étaient que tempête. Elle ne pouvait tout simplement pas s’en empêcher. Elle ne comprenait pas pourquoi la simple vue de l’héritière lui faisait tant de mal, mais c’était le cas. Tout était ruiné désormais – elle n’arriverait pas à retrouver la paix d’esprit salvatrice dans laquelle elle s’était perdue jusque-là ; c’était tout ce à quoi elle avait droit, quelques instants à elle avant que Stella ne vienne les piétiner sous ses gros pieds, comme toujours. Chimera se redressa et se tourna vers Eris, gorge sèche et voix rauque. « Je crois que j’ai envie de rentrer. Tu viens ? » Peut-être qu’elles pourraient recréer ce moment dans leur dortoir mais la fée du soleil obscur n’y croyait pas une seconde. Encore un moment privilégié de gâché. A cause d’elle.


   

   
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Troisième année
Eris Nirasa

Eris Nirasa

Ϟ Arrivée à Magix : 15/08/2019
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MessageSujet: Re: in the bad times i fear myself ☾ CHIMERIS    in the bad times i fear myself ☾ CHIMERIS  EmptyJeu 16 Juil - 22:26

in the bad times i fear myself

Tell me somethin', girl
Are you happy in this modern world?
Or do you need more?
Is there somethin' else you're searchin' for?
And, in the bad times, I fear myself, we're far from the shallow now


Instants dérobés, instants subtilisés - aux obscures nuances teintant ton existence. Loin de tout, loin de rien - d'un tout éreintant, d'un rien effarant. L'éphémère légèreté vaguement glanée, mimée. L'affront de ton majeur adressé à tes pensées assassines, à tes démons meurtrier; l'espoir tacite qu'avec la conviction de t'en défaire, un instant au moins,  tu parviendrais à simplement te délecter de la soirée se profilant. Que tu pourrais seulement admirer ces charmeuses teintes éprise d'une obscure clarté apaisante, dominant la voûte céleste l'espace d'un temps. Que tu pourrais oublier et délaisser le carnage de ta vie, tant que tu étais aux côtés de Chimera. Ambivalente demoiselle qui fut ta filleule, l'année précédente. Surprenante amitié qui se tissa, fragilement, au grès du temps.

Pensées vagabondes, t'essayes de te défaire de ces réflexions qui t'ronges, de ces impressions qui t'trompes. Elle n'est pas là. Ta génitrice, celle source de tes tourments. Chimère d'un ange passé dégradé par les années, métamorphosé, ne t'offrant aujourd'hui plus qu'l'évidence suivante : un monstre. Ta génitrice était devenue un monstre, incapable d'encore poser le mot mère, sur ce visage hantant tes rares heures d'inconsciences. Visage effrayant, visage effarant, paré de lèvres damnées. Celle desquels s'écoulent ces douloureuses sentences, ces tortueuse offenses : tu es comme moi, sombre âme trompant le monde à te parer de lumière; tu finiras comme moi, accepte ton destin. Venin mortel empoisonnant tes songes, réflexions et introspections, engendrant ta perdition ainsi que ta damnation. Je n'suis pas comme toi, tu es celle se berçant d'illusion. Pour affirmation qu'tu te répètes, encore et encore. Incertitude drapée d'une certitude troublante, tu te répètes ces mots muant en une doucereuse mélodie - celle qui t'apaise, celle qui te permets de dormir, un peu. Ils ne te regardent pas. Ces inconnus source d’appréhension lorsqu'ils s'imposent à ta vision. Tu psychotes et débloque, simple regard te mordant la peau - paranoïa, t'brûlant le cœur - peur. La paranoïa qu'ils ne sachent, qu'ils aient compris, la raison ainsi que le facteur ayant engendré ta réclusion au sein d'ta chambre plusieurs semaines, un peu plus d'un mois; sans daigner en sortir, sans daigner voir qui que ce soit - exception faite de Kala, ta colocataire dont tu n'aurais pu t'débarasser quand bien même tu l'aurais souhaité, parfois. La peur qu'ils ne sachent, qu'ils te jugent, toi et ton malheur; misérable épave que tu étais devenu et devenais. La peur qu'ils ne détiennent le secret de ta douleur, s'amusent de l'horreur de la vérité : celle où tu n'es qu'Eris, l'enfant mal aimée, l'enfant détestée, l'enfant méprisée - l'enfant dont la mère s'empara de ses ailes, une seconde fois. L'enfant qui avait espérée, espérée encore et encore. Espérée que sa mère ne change, que la donne change : qu'elle t'accepte. L'enfant qui avait espérée, naïvement, y perdant par deux fois ses ailes, sa magie; sa féerie. L'enfant qui avait espérée, outrageusement, y perdant par deux fois son innocence, sa bienveillance; son insouciance. L'enfant qui avait espérée, follement, y gagnant par deux fois noirceur et douleur, folie et mélancolie; traumatisée.

Instants rêvés, instants idéalisés. Échine se faisant amante du sol herbacée, t'es bien là, à admirer le ciel aux côtés de la brune. Silence salvateur, silence rêveur, sur les courbes des aveux inavoués se dessinent les arabesques d'un monde que vous rêvez, d'une vie que vous idéalisés, d'une existence que vous forgez, espoir après espoir, brisant vos chaînes l'une après l'autre. Quelques fois, vos rires transcendant l'air tandis que les souvenirs emplissent vos cœurs d'une nostalgie rassurante - écho à votre éclat d'antan, retour en arrière, lorsque tout était plus simple. Elle avait sombré, déchanté, la fée du soleil obscur. Tu l'avais remarquée, observée - pourtant qu'à demi-consciente de la sombre machination à l'origine de cette damnée métamorphose. Demoiselle que tu avais découverte adolescente, lors de son arrivée au sein d'Alféa, tu l'avais aidée à s'y retrouver, s'y affirmer; l'admirant devenir jeune-femme. S'épanouir dans cet environnement au sein duquel elle bourgeonna; illuminant tes journées sans que tu ne daignes forcément lui avouer. Mais tu l'a également admirée se faner, se damner. Tristement, amèrement - sans agir ni même réagir, troublante impression de te reconnaître parfois en ce schéma décadent. Celui au sein duquel vous perdez de votre éclat, celui vous volant votre insouciance insolente - celui au sein duquel vous ne devenez plus qu'ombre. T'aurais voulu l'aider, peut-être même l'apaiser - rallumer les étoiles de ses nuits, afin qu'elle rêve de nouveau, raviver l'éclat du soleil de ses jours, afin qu'elle puisse vivre paisiblement de nouveau. Mais tu t'étais enfermée, avait abandonnée; un instant - un instant pour tenter de raviver la flamme de ta vie, en vain.

Instants faussement idyllique brisés. Silhouette troublant l'imparfait tableau, éveillant les démons ta feue filleule - coudes sur lesquels tu te redresses afin d'avoir la certitude - superflus, qu'il s'agissait bien de sa demi-sœur. Venin se répandant - mortellement ravageur, pour elle et non celle à qui elle l'adressait. Tu avais appris à le tolérer, le supporter - pourtant ce soir, il t'excède, t'exècre - pourquoi se flageller lorsqu'elle aurait simplement put l'ignorer ? Cela dépassait ta compréhension, ignorante. « Tu changes jamais de disque ? Tu devrais essayer l'ignorance, vraiment.» Remarque sincère sous couvert d'un amusement léger, tu n'as pourtant pas la patience de te parer de beaux mots, d'ignorer tes maux. Rude teneur de tes maux, tu n'aspirer pourtant pas à la blesser - p'têtre seulement à le heurter, pour qu'elle comprenne. Qu'elle comprenne qu'à se figer, se mutiler l'âme dès que son chemin croisait de Stella, c'était son propre malheur qu'elle engendrait et perpétuait, forgeait, mot après maux - et non celui de cette blonde qu'elle blasphémait. « Tu crois ?» Sourcil arqué, interrogation flottante; un instant. Tu crois que tu vas te fourvoyer, une nouvelle fois ? Tu crois que tu vas te damner, encore une fois ? « Parce-que moi j'suis sur que tu vas rester là, avec moi.» Regard accrochant les prunelles de ta cadette, un air de défis zèbre fugacement tes émeraudes : tu n'fuiras pas, pas cette fois. Soupire fatigué s'échappant de tes lèvres, tu t'laisses de nouveau tomber sur le dos - grimace éphémère, douleur fantôme de ces ailes perdues aujourd'hui revenues. « Tu comptes t'priver de vivre encore longtemps ? » Tu comptes te complaire dans des schémas passés et dépassés encore longtemps ? « A agir comme ça, tu t'fais plus de mal qu'elle ne t'en fait.» Impertinente insolente, tu alignes tes mots sans grande précaution, tonalité mi doucereuse mi consternée -par la réalité, par la vie; balance c'qui te semble être une vérité sans te soucier de ce qu'elle pourra ébranler - tu n'sais pas où tu poses les pieds, Eris. Tu sais seulement qu'tu veux bien faire - même si tu t'y prends sûrement mal, tu sais seulement qu'tu veux l'aider; à retrouver son sourire et sa vie.
 
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Chimera Alfheim

Chimera Alfheim

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MessageSujet: Re: in the bad times i fear myself ☾ CHIMERIS    in the bad times i fear myself ☾ CHIMERIS  EmptyJeu 13 Aoû - 19:16

in the bad times i fear myself

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C’était presque ridicule, à quel point il était facile pour Stella de tout gâcher sans même s’en rendre compte, sans même faire partie de la conversation. Ridicule surtout, de voir que Chimera la laissait faire, encore et encore, sans opposer la moindre barrière. C’était tout entière que la vague l’assaillait, la noyait, la laissait échouée au bord du gouffre sans refuge possible. Chimera avait des souvenirs dont la jeune héritière n’avait certainement même pas conscience, et dont elle était pourtant la cause. Trop facile, de blâmer les circonstances, trop facile, de tout lui prendre sans même avoir besoin de tendre la main. Les mains marquées par les brins d’herbes, l’aînée des Alfheim se tient prête à se relever et retourner dans l’obscurité de son dortoir, mais la voix d’Eris claque contre ses oreilles et la laisse figée dans un mouvement peu naturel. Si elle ne s’était pas attendue à tant de fermeté dans la voix dans son ancienne marraine, elle savait néanmoins que sa réputation la précédait, et que la franchise douloureuse de la jeune femme n’était un secret pour personne. Ça la faisait rire, d’ordinaire – du moins quand elle n’en était pas la cible.

Chimera se laissa retomber en arrière, prise au dépourvu, les sourcils froncés comme une enfant agacée d’être grondée. Était-elle parvenue à épuiser la patience d’une de ses dernières amies avec son obsession pour sa jeune demi-sœur ? Un curieux mélange de culpabilité et d’indignation la remplissait, goutte à goutte, tandis qu’elle tournait son visage aux traits tirés vers Eris. Ça lui avait déjà assez coûté de perdre Kala, comme elle en avait perdu d’autres moins importantes, à cause de cette rancœur contre Stella – est-ce qu’on pouvait la laisser haïr cette dinde en paix ? Pouvait-on s’auto-détruire tranquillement ou était-ce trop demander ? Elle ne demandait rien d’autre qu’un occasionnel signe de tête pour continuer la conversation, Eos faisait ça très bien.

Boudeuse, Chimera ne pouvait s’empêcher de ressentir une infinie lassitude. Eris lui demandait encore combien de temps, mais elle n’en avait aucune foutre idée. De là où elle se tenait, ça n’avait pas de fin. « Au moins jusqu’à ce que tout rendre dans l’ordre, ce qui ne risque pas d’arriver de sitôt. » Qu’est-ce que ça pouvait bien pouvoir vouloir dire ? Chimera n’en était pas certaine elle-même ; c’étaient des mots qu’elle avait déjà entendus sans comprendre ce qu’ils impliquaient. Des mots qui sonnaient creux lorsqu’elle regardait la longue chevelure blonde s’éloigner d’elle, en chemin pour ruiner sa vie un peu plus, sans nul doute. La jeune fée ne pouvait qu’imaginer que « l’ordre », c’était avant tout une couronne sur sa tête et Cassandra à ses côtés, le bras du Roi Radius posé sur ses épaules. Une image idyllique qui semblait lui échapper de plus en plus, comme de la fumée entre ses doigts. Une vision qui ne semblait même plus réelle, à force de l’avoir trop imaginé, d’avoir entendu sa mère la détailler, peindre de ses mots la couleur du bonheur qu’elles ressentiraient à ce moment-là.  

Alors elle se battrait pour ça, ne serait-ce que par reconnaissance pour tout ce que la Comtesse avait enduré pour lui donner ses chances de régner un jour, de récupérer sa place légitime. Et si personne ne pouvait comprendre, alors tant pis – Chimera avancerait seule. Elle l’avait longtemps fait, il suffirait de retrouver ses bonnes vieilles habitudes. « Alors pardon, j’imagine qu’il faudra me supporter jusque-là, sauf si tu décides de te tirer comme Kala. » Elle ne parvenait pas à effacer l’arrière-goût désagréable du venin dans sa voix. C’était injuste, elle le savait, un coup bas. Son ton mauvais faisait directement écho à la crampe qui l’avait saisie à l’estomac alors qu’elle avait prononcé le prénom de son ancienne amie – elle n’avait pas réalisé que son absence l’affecterait à ce point, que leur dispute lui laisserait un si grand regret. Chimera était fatiguée de tout retenir, de tenter de maîtriser sa mauvaise foi, ses états d’âme. De ne pas exploser, jamais au grand jamais. Mais à nouveau, rien ne vint. Pas de hurlements, pas de larmes, pas de toutes ces choses qu’on disait salvatrices. Alors elle passa ses bras autour de ses genoux, comme pour se protéger, et reprit d’une voix plus calme, presque étranglée. « C’est juste… Je sais pas comment arrêter de ressentir ce que je ressens. C’est pas aussi facile que d’appuyer sur un interrupteur. » La jeune fée se laissa retomber en arrière dans l’herbe, arrachant quelques brins de sa main libre tandis que l’autre vint se loger derrière sa tête. Ce serait plus simple, c’est sûr. Tous ces gens pensaient-ils qu’elle ne préférerait pas, elle aussi, juste avoir une sœur sans tout le drame qui allait avec ? Mais ce n’était pas de son ressort. Elle risqua rapidement un coup d’œil vers l’entrée : Stella avait disparu. Mais les cris pris au piège dans sa trachée, eux, restèrent, inflexibles et destructeurs.


   

   
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