Il n'y a plus qu'un mot pour toi

Ϟ Arrivée à Magix : 20/02/2020 Ϟ sortilèges vaincus : 170

Il n'y a plus qu'un mot pour toi x Eos & HaeliosAssise sur le rebord de son lit, du bout de ses doigts, la fée des ombres caresse cette petite peluche en forme d’éléphant gris. Certes ses yeux sont beaucoup trop grands si on suit les proportions normales de cet animal mais cela ne le rend que plus attendrissant. La petite peluche n’est plus toute jeune et bien 8 ans se sont écoulées depuis qu’elle la possède. Mais Eos en a toujours pris tellement soin qu’au final elle n’en ressort pas si abimée par l’écoulement du temps. Toujours posé sur son lit, le petit éléphant aura su l’accompagner toutes ses années et même si aujourd’hui elle ne profite plus comme avant de la présence de ce doudou à ses côtés à cause de ses nuits pas toujours facile, le fait de le voir toujours là, posé à côté de son oreiller à de quoi lui décrocher un sourire.

Ce petit éléphant, c’est Haelios qui lui a offert. Cet homme qui représente tellement pour elle. Elle se souvient encore de la première fois où il est venu au pensionnat de Magix voir les jeunes enfants. Eos venait juste d’arriver, encore perdue, déboussolée, incapable de réaliser qu’elle venait d’être officiellement abandonnée par sa mère. Cet homme au cœur pur qui n’a jamais cessé de vouloir aimer tous ces enfants perdus, elle en particulier qui a su nouer un lien avec le paladin. Souvent il venait, ramenant des livres de l’extérieur mais aussi des doudous, dont ce petit éléphant aujourd’hui si cher à son cœur. Pendant que la fée des ombres apprenait à se construire autour de tous ces enfants devenus ses frères et sœurs de cœur, il y avait toujours Lios derrière elle pour la soutenir, lui sourire et l’encourager dans ses projets.

Elle n’oubliera également jamais ce jour où il est venu la récupérer à Alféa au début des vacances d’été de sa première année. Elles qui auraient dû être synonyme de joie et bonheur se sont transformées en solitude et désolation. Seule face à ses démons, face à son crime, il n’y a eu plus que lui pour venir la chercher malgré le terrible état dans laquelle elle se trouvait à l’époque. Face à toutes ces crises d’angoisse, ses cauchemars incessants et la dure carapace qu’elle s’est forgée pour protéger le secret qu’elle partage avec les ex-Wyllis, il n’a pas perdu patience et a su la guider toujours un peu plus pour retrouver la lumière.

Mais les yeux de l’adolescente n’était pas clos pour autant, capable de lire en cet homme toute la souffrance qui pèse dans son cœur. Elle a fini par savoir qu’il avait perdu sa femme et son enfant dans un incendie. Il ne lui en a jamais dit plus, pour ne pas inquiéter la brune probablement, même si cette dernière n’avait pas besoin de plus pour comprendre le poids de cette perte pour Haelios. Il en souffre terriblement, et a affronté ces difficultés de la même manière qu’elle, de quoi l’amuser. Lui aussi enchaine les conquêtes sans conviction, se perdant dans les bars de Magix pour oublier. Mais surtout, lui aussi cauchemarde. Beaucoup.

Il lui a écrit un message tout à l’heure. Le paladin lui propose de se retrouver dans un café de Magix cet après-midi. Une invitation qui a de quoi provoquer un doux sourire sur ses lèvres. Quand ils se retrouvent tous les deux, il prend toujours de ses nouvelles en détail pendant que lui lui raconte ses expériences en tant que professeur à la Fontaine Rouge. Une excuse de plus pour aller trainer dans l’école des spécialistes plutôt que dans les couloirs d’Alféa. Autour d’une bonne gaufre au chocolat, le monde parait devenir beaucoup plus simple.

L’heure approchant, Eos récupère ses quelques affaires essentielles avant de les glisser dans son micro sac à dos noir. Du côté des vêtements, la fée des ombres se contente d’une jupe noire avec des collants, de sa fausse paire de Doc Martens noire fleurie et un pull très légèrement ample grisé. Une légère touche de maquillage pour paraitre moins fatiguée et la brune quitte Alféa, les cheveux au vent, pour rejoindre Magix. Attrapant la première navette, la jeune femme n’a plus qu’à se laisser guider jusqu’à sa destination.

Mais cela n’empêche pas Eos de s’interroger face à cette situation, cette relation qu’elle a avec Haelios. Ne le considère-t-elle pas d’une certaine façon comme le père qu’elle n’a jamais eu ? Après tout, c’est vers lui qu’elle se tourne quand elle a besoin d’une aide extérieure à ses amis. Il a toujours été là depuis qu’elle est toute petite, lui offrant de l’amour, beaucoup d'amour. Tout chez eux ressemble à ce type de relation. Mais a-t-elle vraiment le droit de prétendre à ça ? Sa mère ne lui a-t-elle pas assez répété que sa naissance était une erreur ? Qu’une enfant comme elle n’aurait jamais dû voir le jour à cause de sa terrible origine ? La brune secoue la tête, chassant cette pensée de son esprit. Jamais Haelios n’imaginerait un truc pareil, ça n’a aucun sens. La fée des ombres ne peut pas avoir de père, c’est tout simplement impossible. Personne ne pourra jamais la considérer comme sa propre fille.

La navette finit par la déposer au centre-ville de Magix. De là, aucune difficulté pour Eos qui connait la ville comme sa poche. Et puis ce n’est clairement pas la première fois qu’elle se rend dans ce petit café. C’est limite s’ils n’ont pas leur table attitrée tellement les gérants ont l’habitude de les voir venir ici tous les deux pour discuter. Une fois arrivée devant la vitrine des lieux, la fée des ombres ne tarde pas à repérer Lios à l’intérieur, lui faisant déjà un signe. Un grand sourire plaqué sur les lèvres, la jeune femme entre dans les lieux et salue le personnel avant de s’installer en face du paladin, toujours aussi enjouée malgré ses réflexions pendant le voyage en bus.

- Salut Lios ! J’espère que je ne t’ai pas fait attendre trop longtemps ! J’ai trop envie d’une bonne gaufre au chocolat, et de la chantilly, et peut être des fraises aussi. Oui je m’emballe peut-être un peu trop ahah. Sinon comment tu vas toi ?:copyright:️ DABEILLE

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Il n'y a plus qu'un mot pour toi.

Cœur battant la chamade à cause de l’adrénaline parcourant les veines à toute allure. Mélange étrange et plaisant entre l’excitation de proposer la demande cachée au fond du cœur depuis des années, et la crainte de se voir balancer un refus en pleine tête, brisant ainsi l’espoir naissant dans le cœur adulte. La connaissance de la jeune-fille devenue jeune-femme, depuis son arrivée à l’orphelinat. Douce petite au cœur enfantin ayant eu la malchance de grandir trop vite, à cause de l’abandon familial. Traits de vie ressemblant étrangement à celle du père ayant perdu sa famille. Homme ayant failli à sa tâche de protéger à jamais sa famille, comme tout père de famille. Elevé dans une famille aimante, mais l’impossibilité de pouvoir reproduire ce tableau familial. La vie souhaitée étant partie en fumée onze ans plus tôt, avec l’incapacité de pouvoir arrêter et rattraper les choses. La femme et la fille disparues, toujours présentes dans l’âme et le cœur, malgré les années. Un moment de la vie qui ne pourra jamais s’effacer complètement de la mémoire.

Souffle expulsé des poumons, alors que l’attente de l’heure semble interminable. Pas faisant les cent pas à travers l’appartement, sous le regard attentif du chien qui ne comprend sûrement pas le trouble qui règne dans le cœur de son propriétaire. Nouveau demi-tour une fois arrivé à la cuisine, le cœur n’arrivant pas à se calmer sous l’effet de l’émotion. Tellement de questions tournant dans l’esprit vif, incapable d’avoir les réponses. Mais le besoin pourtant de tout contrôler, sauf que cette fois, pour cette histoire, l’incapacité est totale. La non possibilité de prévoir la réponse à l’avance de la jeune fée, malgré tout l’attachement qui peut exister entre les deux personnes. C’est sûrement ce qui peut stresser le plus, la connaissance la plus inexistante, de savoir comment toute cette histoire va pouvoir se terminer. Pas s’arrêtant alors que la main nerveuse vient se glisser à travers les mèches brunes, sous l’aboiement joyeux de l’animal attentionné de compagnie. « Qu’est-ce que tu veux Bolide ? » Chien se levant, heureux, venant se frotter contre les jambes dans un signe précis de vouloir un peu d’attention. Silhouette s’abaissant dans un geste tendre, se mettant au niveau de l’animal pour lui apporter un réconfort. Alarme raisonnant dans l’appartement silencieux, signe qu’il est temps de devoir se mettre en route, afin de ne pas être en retard.

Veste sur le dos, en vue du temps qui s’installe doucement sur Magix. L’hiver a bien pris place dans les rues encore bondées, signe qu’il ne fait pas encore assez froid pour que les habitants veuillent rester devant leur cheminé. Sourire aux lèvres malgré l’anxiété présente, aucun signe avant-coureur de ce stress grandissant au fond de l’être. Main poussant la porte doucement de ce café aux allures chaleureuses, endroit souffrant fréquenté pour rencontrer la jeune fée. Rendez-vous amicaux donnés entre différents lieux, même si l’appartement et ce bâtiment, ont la préférence au sein du cœur. Pas se dirigeant rapidement vers une des tables vides, regard se perdant dans la contemplation de la rue extérieure. Bout des doigts tapotant doucement le bord de la table, dans un geste un peu nerveux. La petite brune passant devant la vitrine, un petit signe adressé. Sourire sincère et remplit de bonheur s’affichant encore plus sur les lèvres. Nervosité étant mise de côté dans l’esprit, alors que la fée doit pousser la porte du petit café. Petite fée s’installant doucement à la table, avant de prendre la parole. Rire s’échappant doucement des lèvres, avant que les yeux ne soit levé au ciel dans un geste qui se veut taquin. « Salut Eos. Je vais bien merci et toi ? » Main se levant pour faire signe que la commande peut se faire. Sourire en coin alors que le serveur arrive. « Une gaufre au chocolat, avec de la chantilly, avec des fraises si vous avez. J’ai bien suivi ? Et tu veux boire quoi avec tout ça ? » Question doucement adressée à la brune pour vérifier que la commande est correcte, tout en rajoutant une boisson chaude pour accompagner le tout. Une fois que la réponse est donnée, le regard se reportant sur le jeune-homme. « Et pour moi, une gaufre au chocolat et chantilly avec un capuccino vanille, s’il vous plaît. » Commande passée, regard pouvant se concentrer donc de nouveau sur la demoiselle. Sourire toujours aux lèvres, avant de poser des questions doucement. « Alors dis-moi, comment tes études se passent ? Tout se passe bien à Alféa ? » Inquiétude sincère raisonnant dans la voix. Le besoin de s’assurer que tout va bien, qu’elle est heureuse au sein de l’école. Le bonheur de savoir que la jeune fée a tout ce qu’elle désire, c’est le plus important.

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Il n'y a plus qu'un mot pour toi x Eos & HaeliosUn sourire si franc, il n’y a bien que pour lui qu’elle peut l’adresser. Haelios est son pilier, son point de repère, sa chaleur quand elle a besoin d’aide. La chaleur d’une famille. Ce lien s’est construit entre les deux comme une évidence. Alors que sa mère l’abandonnait, cet homme la récupérait. Un passage de relai que la brune, du haut de ses 10 ans, n’aurait jamais pu espérer. Mais le paladin a bravé l’impossible, l’inimaginable pour elle. Rien que pour elle. Et tous les sourires du monde ne seront jamais assez suffisants à ses yeux pour le remercier. Mais ça ne l’empêche pas de lui sourire de toutes ses dents, parce que c’est dans ces moments-là qu’elle voit aussi ce magnifique sourire sur les lèvres d’Haelios.

Les deux rient en cœur face à l’exclamation de la fée des ombres. Son estomac a parlé pour elle, enfin surtout sa gourmandise. Les gaufres de ce café sont excellentes et face au début de la saison hivernal se profilant à Magix, la chaleur de la pâtisserie parait un très bon réconfort. Amusé par son enthousiasme, le professeur de la Fontaine Rouge répète sa commande au serveur, s’adressant également à la brune pour être sûr que tout est en ordre « Oui c’est ça ! Avec un chocolat chaud s’il vous plait ». Le serveur prend en note les différentes commandes avant de s’éloigner pour préparer l’ensemble. Eos en profite pour s’installer correctement sur sa chaise avant de reprendre face à Haelios « Par contre je te vois venir pas question que tu payes à ma place. Si j’ai travaillé tout l’été c’est pour une raison ».

Même si l’été entre sa première et sa deuxième année n’a pas été propice à une quelconque activité de ce genre, l’été dernier lui a permis de travailler davantage. Les portes d’Alféa ferment l’été et donc Eos a passé ses deux mois dans l’appartement d’Haelios. Officiellement elle devait retourner au pensionnat mais officieusement elle a passé tout son temps là-bas, non sans pour autant complètement abandonner les autres jeunes du pensionnat qu’elle allait aussi voir de temps en temps. Et pour occuper ses journées, mais surtout en vérité pour gagner de l’argent, la fée des ombres a enchainé tous les petits jobs à Magix. Serveuse, vendeuse, hôtesse, tout était bon pour mettre un peu d’argent de côté. La jeune femme n’a aucune richesse propre et comme il n’est pas question de peser davantage sur le professeur, Eos a bien trouvé des solutions pour se débrouiller. Loin de ces quelques préoccupations financières, Haelios revient à la réalité d’Alféa, qu’elle se fait un plaisir d’exposer.

- Ça se passe bien ! Je m’en suis bien tirée aux examens de fin d’années je suis contente. Et à côté de ça je m’entraine pour maitriser mon Enchantix. Ce n’est pas facile mais je fais de mon mieux. Et puis tu sais l’autre jour, un peu avant la fête de la rose, je me suis faite entrainer par des potes faire du shoping pour trouver la tenue parfaite pour la fête. Je ne voulais pas y aller mais iels ne m’ont pas trop laissé le choix. Au final c’était assez amusant je dois le reconnaitre.

Cet après-midi avait été un sacré numéro quand Eos y repense. D’un instant fumée, iels sont très vites passés à une virée shoping complètement improvisée dans les rues de Magix. L’idée que la fée des ombres ne souhaite pas se rendre à la grande fête n’avait pas plu à Adna qui s’était empressée de vouloir corriger le tir. Finalement, contre toute attente, la brune s’y est rendue et a même entrainé Eris, sa colocataire. Et puis, peut être que contrairement à ce qu’elle a pu dire, Eos avait bien quelqu’un à honorer pendant cette fête. Cependant, loin de ces douces préoccupations, la jeune femme fait part à Haelios d’autres de ces craintes.

- Tu sais à Alféa, il y a un autre groupe de fées qui s’est formé. J’en ai rencontré deux d’entre elles mais en vérité elles sont 6. 6 fées de premières années. Et elles se font appeler les Winx. Exactement comme nous, les Wyllis, à une autre époque. Elles sont très gentilles ce n’est pas le problème. Mais j’ai peur qu’elles fassent les mêmes erreurs que nous, qu’elles connaissent le même sort. J’essaie de les surveiller de loin. J’aimerais pouvoir les protéger…

Menton callé entre ses mains, la fée des ombres se laisse aller à la réflexion. Elle guette depuis déjà quelques temps la formation de ce nouveau groupe. D’un point de vue extérieur, elle a l’impression que l’histoire se répète. Un groupe très hétérogène, que sur le papier tout pourrait opposer, mais qui finalement se sont retrouvées pour former une petite famille. Et même leur nom sonne difficilement aux oreilles d’Eos. Comme si l’histoire se répétait une nouvelle fois. Et ça, la brune ne peut pas l’entendre ni l’accepter. Personne ne mérite de vivre ce qu’elles ont vécu au moment de la destruction des Wyllis. Absolument personne.

- Et toi comment ça se passe à Fontaine Rouge ? Tu dois avoir plus l’habitude de voir des groupes se former, les squads sont un élément essentiel à la formation des spécialistes. J’espère qu’ils ne te donnent pas trop de fils à retordre ahah.:copyright:️ DABEILLE

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Un lien comme celui qui lie le cœur à Eos, ce n’est pas une chose qui arrive à tout le monde. C’est un lien qui se forge avec le temps, et qui commence à avoir quelques années. Petite fille rencontrée dans l’orphelinat, qui a évolué et que le regard n’a pas quitté pour veiller sur elle. Esprit qui a failli à sa tâche, alors que la mort a frappé non loin de la demoiselle. Le cœur ayant encore du mal à se faire à l’idée, malgré les mois écoulés. Serveur venant prendre la commande doucement, l’esprit répétant machinalement ce que la demoiselle a prononcé. Mais le doute persistant dans les paroles, aussi, la question doucement lancée envers de la demoiselle. Avec une autre question, dans le but d’accompagner cette douce gaufre qui réchauffera bientôt l’estomac de la jeune fée. Hochant la tête face à la réponse de la demoiselle, les mots franchissent doucement les lèvres pour commander également. Une gaufre et un capuccino vanille. Rien de très complexe, mais l’estomac se satisfaisant toujours des choses les plus simples. Jeune-homme prenant rapidement les notes, avant de se reculer, pour aller préparer les deux commandes. Demoiselle prenant la parole une nouvelle fois. Rire franchissant les lèvres, avec la tête se secouant, légèrement désespérée face à la situation. Mains se levant dans un geste de défense, avec une moue plus que sincère. « Ok ok, je ne payerais pas ta part ! Je ne voudrais pas te vexer, surtout si tu as travaillé si dur pour te payer une gaufre et un chocolat chaud ! » Phrase nullement méchante, simple constat en vue des paroles de la demoiselle. Reprise tranquillement, sourire toujours accrocher aux lèvres, malgré une sincère inquiétude raisonnant dans la voix. L’écoute se faisant avec une grande attention. Une fierté raisonnant dans le cœur, en entendant les mots sur les examens de fin d’année. Inquiétude par contre se forgeant, face à cette non maîtrise de l’Enchantix. Mais la demoiselle continue tranquillement, sur une histoire de shopping avec des amis. Sourire vraiment heureux pour la demoiselle, de la savoir autant entourée. « Je suis vraiment fier de toi pour tes examens. » Main se posant avec une grande délicatesse sur celle de la demoiselle, avant de reprendre. « Pour ton Enchantix ne t’en fais pas. C’est comme tout, il faut du temps. Et n’hésites pas à te tourner vers tes professeurs, ils sont là pour t’aider. » En tout cas, la demoiselle ne semble pas être seule et cela rassure grandement le cœur. L’inquiétude avait raisonné depuis la mort de cette demoiselle du groupe Wyllis. Mais heureusement, malgré toute cette situation, la jeune Eos semble avoir repris du poil de la bête. La compréhension se faisant rapidement dans l’esprit. Hochement de tête, alors que la voix ne vienne interrompre les pensées de la brune. « Tu peux veiller sur ce groupe ? Au moins, tu les empêcheras de faire ces mêmes ‘erreurs’, bien qu’à mon sens, on ne peut pas parler d’erreur. Mais ne t’inquiète pas. Ce n’est pas parce que ce malheur vous ait arrivé, qu’il arrivera forcément sur ce groupe, d’accord ? » Heureusement, la brune semble sortir de ses pensées. L’esprit espérant sincèrement que les paroles précédentes aideront à l’acception de la situation. Riant tout en hochant la tête, le soupir doucement poussé se fait. « Effectivement, je ne peux le nier. Mais cette année, avec l’arrivée des demoiselles au sein de l’école, cela semble être différent. Mais en tout cas, cela fait du bien d’entraîner tout le monde et surtout, de voir certaines élèves qui bottent le derrière des garçons les plus arrogants ! » Le serveur arrive au même instant avec votre commande. Sourire pour le remercier, alors que les doigts déchirent doucement le papier pour délivrer le sucre dans la boisson chaude. Cuillère prise pour tourner doucement le mélange. L’angoisse venant de nouveau pointer le bout de son nez. Le sujet voulant être abordé, sans savoir comment le faire doucement. « Alors comment était cette fête de la rose ? Tu as aimé ? Vous vous êtes bien amusés toi, et tes amis ? »

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Il n'y a plus qu'un mot pour toi x Eos & HaeliosEos ne peut s’empêcher de tirer la langue face au professeur suite à sa remarque sur sa gaufre au chocolat. Cela a de l’importance pour la fée des ombres, véritablement. Pour le paladin ce n’est peut-être rien, quelque chose d’insignifiant de payer ce dessert pour sa protégée. Mais pour la jeune femme, cela veut dire beaucoup plus. Toutes ses années durant, elle s’est reposée indirectement sur Haelios, que ce soit moralement mais aussi financièrement. Et elle n’est pas idiote, elle se doute que toute une vie ne suffirait pas à rattraper ce qu’il lui a offert et payer. Alors dans son inconscient du moins, elle se sent obligée de ne pas peser sur lui davantage.

Le paladin pose avec douceur sa main sur la sienne, comme il la toujours fait pour la réconforter. L’entendre dire qu’il est fier d’elle pour ses examens donne du baume au cœur à la brune, heureuse d’entendre ses mots de la part de sa figure référente. Les amis le disent, les connaisses le disent, mais ils ne pourront jamais le dire sur le même ton qu’Haelios. Lui-même a capté la détresse de la jeune femme autour de son Enchantix et même s’il n’a pas tous les détails, il sait qu’accéder à cette nouvelle transformation ne l’a pas laissé indemne, loin de là. Alors il reste là, toujours prêt, toujours vigilant, toujours présent pour donner les bons conseils « Merci, et ne t’en fais pas pour l’Enchantix, je leur demanderais si j’en ai besoin ». Doux mensonge à peine dissimulé, le paladin ne se faisant certainement plus beaucoup d’illusion sur sa capacité à se tourner vers ses professeurs en cas de problème. Marquée à tout jamais par ses convocations à n’en plus finir dans les bureaux des uns et des autres après la mort d’Ava, Eos a développé contre son gré une certaine méfiance à leur égard, une peur sans nom, sans visage, sans explication. Celle de se retrouver à nouveau au centre de leur attention, incapable de leur révéler la terrible vérité qui pèse sur ses épaules.

Mais l’Enchantix n’est pas le seul sujet d’inquiétude de la jeune femme et la formation des Winx n’arrange rien. De la même façon, Haelios a conscience des souvenirs que cela évoque chez la jeune femme. Observer des premières années si soudées n’est pas sans rappeler sa propre histoire, ses propres difficultés, et surtout sa propre chute. Mais le paladin est confiant. Il lui fait confiance, et continue de lui délivrer les clés qui lui permettront d’aller de l’avant « Tu as raison c’est ce que je vais faire, c’est probablement le mieux ». Si seulement il savait qu’il s’agit belles et biens d’erreurs, de terribles erreurs, et pas d’un simple accident. Encore des non-dits qu’elle déteste entretenir avec son protecteur mais dont elle ne peut se défaire, liée par ce sortilège de Soul a tout jamais gravé en elle.

Décidée à ne pas laisser ces quelques tracas envahir leur conversation, Eos se reporte davantage sur les squads de la Fontaine Rouge, connue et rodée pour travailler en équipe. Il est vrai que la présence de filles dans l’école change un peu l’équation, de quoi amuser la brune « Tu m’étonnes, certains en ont vraiment besoin je crois. En tout cas contente de savoir que je ne suis plus la seule fille à leur botter le derrière ahah ». Les excursions à la Fontaine Rouge d’Eos sont maintenant monnaie courante et les duels avec les spécialistes se multiplient, toujours dans les règles de l’art. Sa faux noire et son talent pour le combat rapproché font d’elle une adversaire connue et redoutable pour toute personne ne la prenant pas au sérieux. Plus de présences féminines dans les rangs de l’école ne fera pas de mal à certains garçons incapables de se souvenir qu’il existe plus fort qu’eux.

Les boissons et autres gâteaux finissent par arriver sur la table, de quoi réveiller l’estomac de la jeune femme, les yeux pétillants face au bon gouter qui s’annonce. Un rituel bien rodé depuis qu’elle est jeune mais qui ne perd jamais en saveur malgré les années passant. Depuis ses 12 ans, la fée des ombres prend toujours la même chose et les savoure toujours avec le même appétit. Le chocolat chaud déjà entre ses mains, elle se laisse aller à observer le paladin répéter les mêmes gestes pour remuer son café, habitude qui aujourd’hui la fait sourire. Haelios reparle d’ailleurs de la fête de la rose, s’étant terminée il y a quelques jours. Fête qui s’est finalement beaucoup mieux déroulée que prévue. La brune avale une petite gorgée de son chocolat chaud avant de lui répondre « Tu sais au début je ne voulais pas y aller. J’ai toujours eu un peu de mal à me reconnaitre dans cette fête ». Jamais Eos n’y avait pris par depuis son entrée à Magix. Tandis qu’au pensionnat cette fête était le prétexte pour s’amuser en centre-ville, à Alféa les choses étaient différentes. La première année, toutes les Wyllis sont rentrées chez elle pour le fêter avec leurs parents tandis qu’Eos restait à Alféa dans les couloirs de l’école déserte. La deuxième année n’a pas été propice à un quelconque changement. Il a fallu attendre cette troisième année pour que le ciel s’éclaircie. « Mais finalement, j’ai changé d’avis. Des amis de l’école m’ont rappelé les choses vraiment importantes, et au final c’est moi qui aie convaincu à la dernière seconde une autre de mes colocataires de venir aussi. Je me suis amusée, j’ai profité des festivités et j’ai même participé à la course de moto. Donc on peut dire que je me suis vraiment bien amusée ».

Doucement, la brune entame sa gaufre, une petite bouchée suffisant déjà à l’apaisée et à la replonger dans un certain état de béatitude, la nourriture associée à tous les souvenirs parallèles. Mais au final, elle n’a pas dit le plus important à Haelios. « Et en y réfléchissant, j’ai compris que je faisais une erreur. Contrairement à ce que je disais, cette fête a du sens pour moi aussi, beaucoup plus que ce que je voulais me dire. Même si je ne m’étais pas amusée à cette fête, ça n’aurait pas été grave. Le plus important, c’est que j’ai pu t’offrir ce cadeau. Et te voir l’accepter m’a rendue très fière ». Sourire sur les lèvres, regard fixé rapidement sur ce collier qu’Haelios porte autour du cou. Son alliance bien sûre, désormais complétée par deux autres médaillons. Un petit éléphant stylisé en argent, représentant de manière métaphorique sa rencontre avec Eos, mais aussi un second médaillon sur lequel est gravé la constellation d’Ophiuchus, au centre des histoires qu’il aimait raconter à sa fille Macaria, aujourd’hui décédée. Mais si ce cadeau fait à son protecteur l’a rendue aussi fière, c’est surtout parce qu’en l’acceptant, c’est comme s’il avait accepté ses sentiments. Un amour paternel.
:copyright:️ DABEILLE

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La jeune demoiselle voulant payer sa gaufre, seule, à la suite des efforts fournis par le travail. Le cœur acceptant cette idée, bien que de base, le devoir de sortir l’argent est plus fort. Un besoin presque paternel, bien que la demande officielle est toujours logée dans le fond du cœur. Main doucement posée sur celle de la demoiselle, geste tendre pour la réconforter. La fierté raisonnant doucement dans la voix, alors que la réussite des examens s’est faite doucement. Mais l’inquiétude se faisant par rapport à l’Enchantix. Le cœur sachant pertinemment la peur qui peut régner dans l’esprit de la demoiselle. Le besoin d’affirmer que le corps enseignant sera toujours aux côtés de la jeune fée. Sourire en coin se dessinant sur les lèvres, alors que l’oreille entendant parfaitement la petite pointe de mensonge. « Hum hum j’en doute pas. » Douce ironie, alors que l’esprit a parfaitement conscience qu’Eos ne le fera nullement. Mais l’œil sera toujours bienveillant et au besoin, la silhouette ira elle-même trouver les professeurs pour qu’ils puissent aider la jeune fée. Mais apparemment, l’inquiétude sur l’Enchantix ne doit pas être suffisante. Il faut rajouter une pointe à cause de ce nouveau groupe de fées à Alféa. Le devoir de la conseiller, même si la décision finale lui reviendra finalement. Mais peut-être que veiller sur ce nouveau groupe, l’aidera à faire taire cette peur qui semble s’être logée, en vue des éléments passés. Sourire se dessinant doucement, avant que la tête ne soit hocher dans un geste positif. « Raison je ne sais pas. En tout cas, c’est ce que je ferais si j’étais à ta place. » Même si l’esprit a tendance à être plus solitaire qu’autre chose, depuis la mort de Saf et Macaria. Au moins, la connaissance de la brune en vue du passé qu’elle a vécu, sera une aide plus que précieuse pour ce nouveau groupe de fées. Les erreurs du passé ne seront pas reproduites, du moins, le cœur veut y croire. Mais la confiance est toujours plus que présente envers la fée des ombres : aussi, elle y arrivera sans aucun doute. Conversation déviant doucement vers Fontaine Rouge. Rire lancer avant que la réponse ne se fasse. La satisfaction de voir que les demoiselles peuvent doucement botter le postérieur des garçons de l’école. Rire s’échappant des lèvres face à la réponse de la fée, alors que la tête est hochée positivement. Le savoir que la demoiselle est une des demoiselles aimant battre les jeunes hommes. « Certains en ont besoin c’est certain. Rien que pour faire taire leur égo surdimensionné. Mais effectivement, tu n’es plus la seule. Tu as perdu ce titre, désolé. » Rire pour atténuer doucement, bien que ce ne soit que de l’ironie. Le serveur apporte la commande, sourire doucement donner pour le remerciement sincère. Doigts déchirant le sachet de sucre pour le verser dans la boisson chaude, avant que la cuillère est attrapée pour tourner doucement le mélange. La demande voulant franchir la barrière des lèvres, mais la peur rongeant l’esprit. Aussi, un doux changement de sujet. Tête hochant doucement, compréhension face à la réponse de la jeune fée. La fête étant compliquée pour elle, alors que l’abandon a été fait dans sa vie. L’écoute envers la fée des ombres se faisant toujours avec une grande attention. Sourire se dessinant, alors que l’annonce que la fée a réussi à convaincre une autre de venir à cette fête, se fait entendre. Main tendre se posant sur celle de la jeune fée rapidement. « Je suis vraiment heureux que tu te sois amusée finalement. Comme quoi, tu as bien fait d’y aller. » Main attrapant ensuite la gaufre doucement, croquant dans la pâtisserie. Sourire intérieur, en vue des souvenirs envahissant l’esprit. De la première gaufre partagée avec Eos, alors qu’elle n’était qu’une enfant. La reprise touchant le cœur au plus profond de l’être. Salive se faisant difficile à avaler. Main se portant par instinct sur les deux petits médaillons reposant au côté de l’alliance. Moment opportun de se lancer dans le bain, malgré la peur grandissante de se voir prendre un refus. « Eos, ton cadeau m’a beaucoup touché. Et si cette fête a pris du sens pour toi, grâce à ça, j’en suis ravi. » Main reposant la gaufre, s’essuyant sur une serviette en papier, avant d’attraper celle d’Eos. Deuxième venant recouvrir la première, alors qu’un léger tremblement gagne le corps, en signe de la nervosité grandissante. « D’ailleurs je … Je sais que nous ne partageons aucun lien du sang. Mais je te connais depuis des années maintenant et … et tu as pris une place importante dans ma vie. Bien plus que je ne l’aurai pensé. J’aime te savoir en sécurité, te savoir bien et entourée par tes amis. Et surtout, je ne veux que ton bonheur … » Demande difficile à être lancée. Mais moment parfait pour se faire, pourtant. « Je ne sais pas si tu y as pensé, ou même si l’idée peut te plaire mais … Je me suis dit que si ça te tentait je … je pourrais hum … devenir ton père ? Enfin bien sûr tu peux refuser ! Je ne te force en rien c’est juste que … je te considère comme ma fille, et ce, depuis des années, Eos … »

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Il n'y a plus qu'un mot pour toi x Eos & HaeliosDiscuter avec Haelios présente toujours cet effet apaisant sur la fée des ombres. Chacune de ses incertitudes, de ses peurs, semble naturellement s’apaiser à l’écoute de la voix de son protecteur. Ce ton si doux qu’il a toujours utilisé avec elle, la pureté de ses mots, leurs sincérités, tout ça a permis à la jeune femme de se construire et de surmonter les épreuves de tous les âges, les plus simples comme les plus complexes. Et encore aujourd’hui, malgré les années passées, la brune réalise à quel point elle a toujours autant terriblement besoin de lui pour avancer, pour se retrouver, et pour trouver de nouvelles solutions. Le paladin lit en elle comme dans un livre ouvert. Il sait que jamais de sa propre initiative elle ne se tournerait vers un professeur pour demander de l’aide. Il y a bien peut-être Lorelaï, cette professeure qui continue de veiller sur elle, même de loin, après l’incident des Wyllis. Mais à nouveau, la fée des ombres n’a probablement plus assez confiance.

Le cas des Winx n’est pas repris par la jeune femme, se contentant simplement de hocher la tête face aux affirmations d’Haelios. Cette affaire préoccupe Eos, forcément vu sa propre expérience, mais aujourd’hui elle n’a pas envie d’épiloguer davantage à leur sujet. Parce qu’en plus de cet aspect groupe, il y a aussi la présence de Stella, demi-sœur de Chimera qui provoque des vagues. L’ainée des Alfheim est encore en conflit avec la jeune femme et même si son geste du bal pour la protéger est probablement une amorce de réconciliation, il faudra encore un long chemin à sa meilleure amie pour que les choses s’arrangent véritablement. Et puis de toute façon, la jeune femme est du côté de Chimera et comprend ses réactions, bien que tentant de les apaiser. A ses yeux, l’exposition du laboratoire de chimie a été l’action de trop, et Eos n’a jamais hésité à le dire à la fée du soleil obscur. Plus gaiement, Haelios évoque aussi les gars à l’ego surdimensionné de la Fontaine Rouge, désormais recadrés par les petites nouvelles de l’école, dont Raven. De quoi amuser Eos « Ecoute je veux bien partager mon titre si ça permet à certains de redescendre de leur piédestal ». Une pointe d’humour tandis que la gaufre est savourée avec ce doux sourire de l’enfance, buvant chacun des mots de cette conversation.

Le sujet dévie sur la fête de la rose, attraction de ces derniers jours qui contrairement au bal d’Alféa ne s’est pas fini en catastrophe. Tout est allé pour le mieux et chacun a pu profiter de ce moment pour se retrouver en famille ou entre amis. Et pour Eos, cette première fête a été l’occasion, en plus de profiter des festivités avec ses amis, de remettre ce cadeau à son protecteur, qu’il a accepté pour son plus grand bonheur. Ce petit éléphant symbolisant leur rencontre ne la quitte désormais plus et elle-même ne quitte plus le paladin, suspendu de manière métaphorique à son cou. Au côté de la douce défunte Macaria, la fée des ombres se sent comme apaisée, heureuse d’avoir trouvé ce qu’elle aimerait pouvoir appeler une famille dans laquelle elle a trouvé sa place. Mais prétendre à une telle chose lui parait en réalité impossible.

Mais sans qu’elle ne comprenne trop pourquoi, le visage de son protecteur prend un air beaucoup plus sérieux, presque tendu. Avec douceur, il vient attraper fermement la main de la jeune femme. Un geste qui l’intrigue. Comme s’il allait lui annoncer une terrible nouvelle. Silencieuse, la brune se contente de le regarder, sa fourchette toujours à la main. Le voir si heureux de son cadeau lui avait donné confiance, alors pourquoi la conversation a-t-elle aussi brusquement changé de ton ? Haelios commence à exposer certains morceaux de la situation actuelle. Bien sûr que malgré l’absence de lien de sang, Eos est tout aussi attachée à lui. Elle est la première à savoir que ce sang n’a aucune signification, qu’il n’a aucune valeur « Pour moi aussi Haelios tu as pris énormément d’importance. Tu as toujours été là pour moi. Toujours. Plus que n’importe qui. » Les mots se brisent dans la gorge de la fée des ombres. Elle a peur. Peur d’entendre la suite. Peur du rejet. Peur d’être abandonnée à nouveau.

Seul le bruit de l’a fourchette s’écrasant contre la table vient briser le silence installé par la dernière phrase de son protecteur. Il ne veut pas l’abandonner. Non. Il veut l’adopter. L’adopter. Devenir son père. Son père. Les yeux de la jeune femme se remplissent de larmes tandis que son cœur ne voudrait répondre qu’une chose : oui. Mais son cerveau, sa raison, bloque ces quelques mots dans sa gorge nouée tandis que les premières larmes s’échappent de ses yeux embués. Des sentiments contraires l’envahissent à nouveau tandis que les paroles martelées dans sa tête pendant toute son enfance lui reviennent en tête. Des mots, des terribles mots dont elle n’a jamais pu se débarrasser. La voix cassée par les pleurs, Eos s’oblige pourtant à parler « Je…Tu…Tu ne veux pas vraiment d’une fille comme moi…Tu ne peux pas le vouloir… » L’heure de dire cette vérité cachée aux yeux du paladin depuis toutes ces années, cette vérité qui aurait pu le faire fuir, et qui va probablement le faire fuir aujourd’hui « Le pensionnat ne t’a jamais dit d’où je venais…qui j’étais vraiment… » Prononcer le mot est toujours aussi dur, les années passant n’arrangeant rien « Si je suis née…c’est parce que ma mère biologique a été violée par un noble de la Cour de Solaria…je suis l’enfant d’un viol…d’un crime qui a brisé Héléna» Les larmes continuent de rouler avant de s’écrouler sur la jolie nappe du restaurant, sous les yeux indiscrets de certains clients des lieux « Après ça…elle est devenue folle…mon existence l’a rendu folle…jusqu’à ce qu’elle finisse par m’abandonner à Magix, l’a où tu m’as rencontré ».

Secret si longtemps caché faisait surface pour la troisième fois depuis le début de sa courte vie. Chimera fut la première à l’entendre, suivi par les Wyllis quelques mois plus tard. Ses amies si précieuses dans sa vie, aujourd’hui gardienne du terrible secret de la fée des ombres, réduit depuis toujours à sa condition, à son origine funeste « Je ne devrais même pas exister…j’ai détruit une femme…je ne mérite pas d’être aimé comme ton propre enfant… » Les derniers mots s’échappent avec difficulté de ses lèvres tandis que les pleurs continuent sans trouver la fin. On lui a toujours dit et répéter. Héléna a été très clair.

Jamais personne ne pourra considérer Eos comme sa propre fille.

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Il n'y a plus qu'un mot pour toi.

La majorité des élèves de Fontaine Rouge étant des garçons, il est certain qu’un nuage d’égo surdimensionné balaye régulière l’école. C’est bien pour cette raison que cela fait du bien d’avoir quelques filles au sein du bâtiment, afin de remettre en place ces machos pleins d’hormones. Bien sûr, en tant que professeur, l’esprit ne doit pas avouer une telle chose. Mais face à Eos, le corps n’est pas celui d’un enseignant, mais d’une personne lambda passant un bon moment en compagnie d’un être cher. Riant pour atténuer les dires, l’excuse en soit qu’elle ne soit plus la seule à mettre des raclées aux garçons, lors de ses visites. Yeux se levant vers le ciel, avec un sourire sincère malgré tout affiché sur les lèvres. Il est bien vrai que certains des élèves auraient besoin qu’on leur mette un bon coup dans leur piédestal, afin de les calmer et de les remettre dans le droit chemin. Le souvenir d’un des gamins qui faisaient souvent le malin, se pensant plus fort que les autres, qui a cru mourir la première fois qu’il a fait face à un dragon. Depuis ce jour, plus aucun son vantard ne vient franchir ses lèvres, même lorsqu’il le pourrait parce qu’il a une excellente note. Serveur revenant avec la commande, alors que le sujet de la conversation dévie sur la fête d’il y a quelques jours. Le cœur est vraiment heureux que la brune est pris le temps d’y aller, et que finalement, contre toute attente, s’y soit amusée comme une demoiselle de son âge devrait le faire. Main se portant ensuite sur les deux médaillons pendant à la chaîne, cadeaux de la brune lors de cette fameuse fête de la Rose. Souvenirs encrés pour toujours dans la mémoire, alors que le cœur avait battu bien plus fort qu’à l’accoutumée, face à ce sentiment de bonheur qui s’était diffusé partout dans le corps. Cadeaux ayant touchés l’âme, le moment fatidique de prendre la décision de venir annoncer la proposition repoussée depuis le début de ce petit goûter. Main se posant sur celle de la brune, alors qu’une inspiration profonde est prise, et que les mots se mettent à sortir naturellement, malgré une légère anxiété perçant dans la voix. L’importance de la jeune fille dans le cœur est placée, la réciproque s’imposant dans les paroles de la brune. Reprise donc pour exposer la proposition, anxiété régnant dans le cœur. La peur de voir un refus, même si l’acceptation se ferait et que rien ne changerait le lien unissant les deux âmes depuis tellement d’années. Annonce terminée, les yeux ne quittant pas un seul instant le visage d’Eos, afin de guetter toutes les réactions. Fourchette venant s’écraser sur la table, mais l’esprit ne s’en préoccupant nullement. Non l’esprit est accablé par les larmes qui roulent maintenant sur les joues de la demoiselle. Finalement, c’était sûrement une mauvaise idée … Lèvres se pinçant face à la première réaction de la brune, alors que la respiration se fait quelque peu rapide. « Eos ce n’est rien je voulais … » Mais la voix n’a pas le temps de continuer, que la demoiselle reprend la parole, en expliquant que le pensionnat n’a jamais dit la vérité. Sourcils se fronçant, ne comprenant pas réellement où la brune veut en venir. Le cœur se serrant face aux piques de douleur que les mots envoient dans l’organe vital. La compréhension que cette femme a toujours martelé des absurdités dans le cœur d’Eos, si bien que cette dernière ne se croit pas d’être digne d’une telle proposition. Le cœur se moquant parfaitement des regards indiscrets, alors que la silhouette se lève pour aller se mettre accroupis devant la brune, les mains de cette dernière toujours dans la gauche, alors que la droite se pose avec délicatesse sur sa joue, pour que le pouce puisse essuyer ses larmes. « Ce n’est pas toi qui a commis ce crime Eos. C’est l’homme qui a violé Héléna. Ce n’est pas ta responsabilité, et tu n’as pas à te sentir coupable de ça. Et si cette femme a été trop lâche pour ne pas affronter la réalité et a préféré t’abandonner, c’est son droit. Mais ce n’est pas mon choix. Moi je désire au plus profond de mon cœur que tu sois ma fille sur papier, car dans mon âme, tu l’es déjà et ce, depuis des années, même si j’ai mis du temps à le comprendre. Maintenant, je ne veux pas te forcer si tu ne le veux pas. Tu as entièrement le choix, et je ne me vexerai pas si tu refusais. On garderait toujours notre lien, ne t’en fais pas. Mais ton passé reste ton passé, et a permis de forger la magnifique demoiselle que tu es devenue, Eos. Ce que moi je te propose ce n’est pas de réparer ton passé, car je ne suis pas magicien. Mais simplement d’avoir un père sur qui t’appuyer, pour maintenant, et dans les années à venir. » Sincérité perçant dans la voix, la rendant émue. Silhouette se redressant pour embrasser délicatement le front de la fée des ombres, avant de revenir s’asseoir à sa place, lui laissant le temps d’avaler ce qui vient d’être dit et surtout, d’accepter ou non, cette proposition.

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Il n'y a plus qu'un mot pour toi x Eos & HaeliosLes larmes roulent et se brisent sur les joues de la fée des ombres, incapable de les arrêter. Comme si tout venait de se briser à l’intérieur d’elle. Comme si, à nouveau, on allait lui refuser d’aimer et d’être aimée en retour comme une enfant. Ces mots qu’elle ne parvient pas à faire taire, ce ne sont pas ceux d’Ava. Non, ils sont différents, acides, incapable de déterminer laquelle des deux est la pire. Héléna ou Ava, laquelle détruira le plus fort Eos à l’aide de ses mots vénéneux qui ne trouvent jamais de fin malgré les années passant ? Tous ces mots qui ont raisonné si fort dans l’âme de la jeune femme. Tous ces mots qui lui ont rappelé un peu plus chaque jour que son existence est un crime qui n’aurait jamais dû se produire. Qu’au chacun de ses pas dans cette dimension elle devra se souvenir qu’en plus de n’avoir jamais été désirée par qui que ce soit, elle a fait l’objet du pire rejet qui soit pour un enfant. Que pire d’exister, elle a également brisé.

Derrière ses yeux embrumés, elle distingue sans mal le regard choqué de son protecteur. Comment peut-il en être autrement quand la fille dont vous vous occupez, pour qui vous donnez de votre temps, vous a menti et caché sa véritable nature ? Un monstre caché sous un corps de jeune femme rongé par les erreurs et les pêchers. Rongé par une magie des ombres. Dévoré par une magie noire qui n’a sa place que chez les sorcières de la Tour Nuage. Cela faisait bien longtemps qu’Eos n’avait pas eu aussi mal. Parce que cette fois-là, ce n’est pas contre une malédiction qu’elle doit lutter, mais contre ce qui va à nouveau se produire. On va la laisser une fois de plus, et lui rappeler qu’elle n’a pas sa place dans ce qu’elle a cru être sa famille.

Alors qu’Haelios se lève, probablement pour quitter les lieux après une telle annonce, il ne lâche finalement pas la main de la fée des ombres et vient s’accroupir devant elle. Avec toute la douceur qu’Eos lui connait, il vient dépose sa main sur sa joue pour essuyer ses larmes. Que fait-il ? Ou veut-il en venir ? Les yeux toujours aussi brillants, Eos les laisse dévier sur son protecteur pour tenter de comprendre. Et lorsque les mots sortent enfin de la bouche de celui qu’elle aime tant, elle comprend qu’elle a peut-être fait une erreur. L’erreur de croire qu’on ne pourrait plus l’aimer. Car en chacune des syllabes prononcées par le professeur de la Fontaine Rouge, elle y décèle une sincérité qui ne pourra jamais être égalée. Dans chacune de ses paroles, il y a du sens, mais aussi tout l’amour qu’il lui porte depuis maintenant 8 ans. 8 années où la jeune femme a grandi, muri, s’est reconstruite tout en affrontant de nouvelles épreuves difficiles mais dont elle n’aurait jamais pu se sortir sans l’aide de son gardien.

Il ne peut pas réparer le passé. Mais il peut illuminer son avenir. Quel avenir ? Eos n’en sait rien. Comme elle l’a dit à Eris, elle ne sait pas si un jour elle-même va tomber de la corde raide sur laquelle elle semble glisser depuis tant de temps. Mais dans cet avenir incertain, il y a bien quelqu’un dont elle a besoin plus que tout. Alors qu’Haelios s’apprête à retourner s’assoir en face d’elle, la fée des ombres tient avec fermeté sa main pour l’empêcher d’avancer plus loin « Attends s’il te plait ». D’un bond, la jeune femme se redresse vivement et se jette dans les bras du paladin, les larmes coulants sur ses joues à nouveau. Elle n’a pas sure d’avoir été déjà aussi démonstrative, mais là tout de suite, elle en ressent le besoin inexplicable. Ce besoin qui lui donne le courage nécessaire de parler à son tour « Ne t’en va pas, ne me laisse pas s’il te plait… » Les mains fermement accrochées à la veste du paladin, ignorant les regards braqués sur elle, la brune tente de respirer correctement à nouveau. Elle ne veut pas qu’il parte, pas tant qu’elle ne lui aura pas dit ce qu’elle ressent « Moi aussi je te considère sans me l’avouer comme mon père depuis des années. Tu as toujours été là pour moi depuis mon arrivée à Magix. Sans toi, j’aurais coulé depuis longtemps. Grâce à toi je garde la tête hors de l’eau et j’ai espoir pour l’avenir. Tu m’as permis d’avoir une famille, chose qu’on m’a refusé toute ma vie ». La jeune femme reprend son souffle avant de reprendre « Malgré qui je suis, tu continues de m’accepter et de m’aimer, comme personne ne m’a jamais aimé ». Eos parvient enfin à relever la tête vers son protecteur. Le visage baigné de larmes mais un sourire sur les lèvres, un sourire comme elle n’en avait jamais adressé « Alors s’il te plait, sois mon père ».

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La demande était faite, mais la réaction d’Eos n’est pas celle que le cœur avait espéré. Bien au contraire. Le cœur battant un peu plus fort dans la cage thoracique, s’apprêtant à recevoir un refus catégorique de la demoiselle. Respiration se faisant plus rapide également, alors que les mots tentent de s’échapper des lèvres afin de signifier qu’il vaut mieux tout oublier de cette histoire. Mais la fée des ombres semblant s’être lancée dans le but d’avouer une vérité cachée, également par le pensionnat. Malgré la gravité de la situation, l’esprit ne pouvant s’empêcher d’être piqué au vif, ne comprenant vraiment pas où la brune veut en venir. Les mots de la brune venant frapper avec force dans l’âme, alors que le cœur se serre de n’avoir jamais su tout ça avant. Colère sourde également rongeant l’organe vitale, envers cette femme qui ne s’est jamais réellement comportée comme une mère. Matriarche qui n’a fait que répéter des horreurs à sa jeune enfant, faisant croire ainsi que tous les mots n’étaient que la sincère vérité. Mais même une fois toute la vérité avouée par la fée des ombres, le cœur ne voulant pas changer d’avis, bien au contraire. Voulant faire de la demoiselle une personne épanouie, en lui offrant ainsi une famille si elle le désire. Surtout qu’elle le mérite, peu importe ce que sa mère a pu lui répéter lorsqu’elle n’était pas en âge de faire ses propres choix. Corps se levant de sa chaise, se moquant parfaitement des regards des autres clients attentifs à la scène, alors que les genoux s’abaissent afin de se retrouver à bonne hauteur. Pupilles sérieuses se greffant dans le regard d’Eos, alors que la main tendre vient essuyer les larmes roulant sur la joue pâle. Paroles sincères s’échappant des lèvres, montrant à la demoiselle qu’elle a le droit d’être heureuse et qu’elle ne doit pas payer pour les pêchés qui ne sont pas les siens. Sa naissance n’est certes pas bercée d’amour, mais elle n’est nullement responsable des agissements de cet homme. Sa mère aurait dû faire la part des choses ou tu du moins, essayer de ne pas rejeter cette faute sur son enfant qui n’avait rien demandé de tout ça. L’esprit voulant réparer le passé de la demoiselle pour y enlever la souffrance, mais le savoir que les choses ne fonctionnent pas ainsi. Mais la proposition sincère d’avoir une présence pour maintenant, et pour les années à venir, peu importe ce que l’avenir pouvait réserver à la jeune fée. Tendre baiser posé sur le front de la fée, alors que la silhouette se détourne pour retourner à sa place. Talons se tournant au son de la voix de la brune, alors que cette dernière se jette sur le corps solide. Bras protecteurs la rattrapant pour la serrer, alors qu’un sourire sincère s’affiche sur les lèvres. « Jamais je ne te laisserai. Ni maintenant, ni dans vingt ans. » Promesse sincère faite, le cœur ne pouvant se résoudre à l’abandonner, alors qu’il a mis tant d’année à comprendre que la vérité se trouvait sous les yeux. L’envie d’adopter un enfant, alors que l’enfant était déjà présente depuis le début dans le cœur meurtri. Cœur s’accélérant sous l’effet de l’émotion, alors que les bras se contentent de serrer plus forte la demoiselle face à l’aveu qu’elle vient de lancer. Larmes venant perler aux coins des yeux, bien vite chasser par quelques battements de cils. Sourire se dessinant une nouvelle fois sur le visage, alors que le corps relâche la demoiselle, lui faisant reposer les pieds au sol. « Alors ma fille, allons voir tous les papiers qu’ils nous demandent, afin que ça soit fait au plus vite ! » Main se tendant pour enfiler la veste, laissant un généreux billet sur la table en guise de paiement. Puis bras se glissant sur les épaules d’Eos, alors que le père et la fille sortent côte à côte, en route vers un avenir lumineux, remplit de bonheur.

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